Des animaux dans les trames ?

Ces corridors sont censés favoriser le déplacement des espèces animales et végétales entre des habitats fragmentés par l’urbanisation. Le concept, qui date des années 80-90 en France, doit être déployé à l’échelle nationale depuis le Grenelle de l’Environnement (2007).

« On imagine que les grands réseaux d’arbres bien alignés constituent des trames idéales. Mais dans les faits les insectes ne les empruntent guère sur de très longues distances. Surtout dans les grandes villes comme Paris », précise Philippe Clergeau, écologue au Muséum national d’histoire naturelle. Et puis une plante, un insecte, un petit ou un gros mammifère n’emprunteront pas les mêmes chemins... Se pose aussi la question du sens : les espèces entrent-elles ou sortent-elles de la ville ? Se dispersent-elles dans la trame plus qu’ailleurs ? « C’est ce que nous allons chercher à comprendre. Car il y a la trame verte théorique et la trame réelle, écologique », explique Françoise Burel.

Impliquée dans un projet d’étude de la fonctionnalité des trames vertes avec la Région Nord-Pas-de-Calais et la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) dans la commune de Lens, l’écologue du paysage(1) aimerait faire de même sur le territoire de Rennes Métropole.

En plus des outils de marquages directs : puces ou colliers sur les animaux, marquage radioactif des graines, les chercheurs disposent d’outils génétiques qui aident à réécrire l’histoire de la propagation avec précision. Végétaux, escargots, coléoptères, mulots, oiseaux... : autant d’espèces qui peuvent être suivies dans des contextes différents par les chercheurs du laboratoire rennais Écobio comme par ceux du Muséum de Paris.