« J’ai la chance de travailler avec une certaine liberté intellectuelle. »

Portrait

N° 304 - Publié le 10 décembre 2012
© DR
L'épreuve par 7
Maurice Hullé

Chercheur en écologie des insectes

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Vétérinaire, naturaliste ou aventurier ! J’étais très fan de la série Daktari. Mais c’est aussi mon professeur de sciences naturelles de 6e qui m’a donné le virus de l’écologie et des animaux. Et, quand il a fallu choisir entre une classe préparatoire agronomie ou vétérinaire, j’ai choisi l’agro.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Que le domaine de la biologie est sans limite, tellement le monde vivant est inventif et évolutif. Et j’ai la chance de travailler sur ce sujet avec une certaine liberté intellectuelle et dans une très bonne ambiance. Sinon, originaire de Paris, j’ai découvert une région, la Bretagne, que j’ai appris à aimer. D’autant plus que je pratique la plongée sous-marine, que j’ai réussi à coupler avec une activité bénévole de biologie marine.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, pour mon arrivée en Bretagne et à l’Inra, par exemple ! Après ma thèse en hydrobiologie à Paris, j’avais monté, avec des amis comme moi sans emploi, une association nous permettant de répondre à des contrats relatifs à la gestion de l’eau. C’était en attendant un poste de chercheur au CNRS. Et puis j’ai passé un concours ouvert par l’école d’agronomie de Rennes. Je suis arrivé deuxième, mais cela m’a permis de me présenter l’année suivante pour le poste que j’occupe toujours actuellement.

Qu’avez-vous perdu ?

Mes capacités d’apprentissage et une bonne partie des connaissances accumulées pendant ma formation et que j’aimerais pouvoir resolliciter, comme des connaissances de base en biologie, en botanique ou en géologie.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

La réponse à nos questions car ce serait la fin de notre métier !

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Quelque chose qui nous débarrasse de tous les fils, chargeurs et autres télécommandes. Cela diminuerait le poids de mes valises quand je pars en mission en Antarctique. J’aimerais que les ordinateurs s’allument et sauvegardent les données, juste au son de ma voix !

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Les sentiments et tout ce qui tourne autour de l’affectif, qui peut troubler le raisonnement et perturber parfois toute communication entre les personnes.

Interviewé dans son bureau à l’Inra du Rheu par Nathalie Blanc.

TOUS LES PORTRAITS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest