Une couleur entre chien et loup
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Associée à un changement de couleur du pelage, la domestication du chien est datée grâce à des outils génétiques.
La perte de la couleur sauvage du pelage - grise - est un indicateur reconnu pour dater la domestication. Des hypothèses avaient été avancées mais aujourd’hui, grâce à un travail pluridisciplinaire publié début octobre(1), cette datation se précise : le processus a commencé il y a plus de 10000 ans. Des paléogénéticiens de l’ENS de Lyon sont partis de l’étude d’ADN anciens, issus de restes archéologiques et de dents de canidés provenant de vingt-huit sites archéologiques à travers l’Eurasie. En collaboration avec le Muséum d’histoire naturelle de Paris, des archéozoologistes ont réussi à différencier ces restes osseux (deux étaient de loup). Tandis que les chercheurs de l’Institut de génétique et développement de Rennes (IGDR), experts en génétique du chien, ont analysé les données et les ont comparées à des ADN plus modernes. Sur la soixantaine d’échantillons disponibles, vingt-trois comportaient des traces d’ADN exploitables. Deux mutations connues pour être impliquées dans la couleur du pelage étaient systématiquement recherchées. « Ces mutations ont tendance à être conservées dans le processus de domestication, alors que chez les espèces sauvages elles ne sont pas des facteurs positifs pour la sélection naturelle, et sont donc rares », explique Christophe Hitte de l’IGDR. Le projet se poursuit avec l’étude d’autres ossements pour confirmer la date. D’autres gènes codant pour la morphologie, la forme des oreilles ou de la queue, qui sont d’autres critères caractéristiques sélectionnés par la domestication, vont aussi être pris en considération.
Christophe Hitte Tél. 02 23 23 47 77
hitte [at] univ-rennes1.fr (hitte[at]univ-rennes1[dot]fr)
(1)Dans Plos One, http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0075110.
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