L'incroyable parcours d'une huître
Hermaphrodite, l'huître creuse change de sexe chaque année.
1 - La reproduction
Hermaphrodite, l'huître creuse change de sexe chaque année. Pendant l'été, les semences mâles et femelles se mêlent et produisent des larves de 60 µm en forme de "D" qui évoluent librement dans l'eau.
2 - Le captage
Une vingtaine de jours plus tard, au moment de la métamorphose, les larves doivent se fixer sur tout support pour devenir des naissains, petites huîtres de plus de 300 µm. C'est le captage. En mer, il s'effectue sur des collecteurs chaulés (tuiles, coupelles) ou des tubes en plastique disposés par les ostréiculteurs (photos ci-contre). Le naissain est décollé (ou détroqué) au printemps suivant.
Le captage peut aussi être effectué en écloserie, ce qui impose une phase de préélevage en nurserie. La naissain est alors nourri par du phytoplancton produit sur place.
3 - Le demi-élevage
À un âge proche d'un an, soit une taille comprise entre 4 à 6 cm, les jeunes huîtres sont placées en demi-élevage en mer, dans des poches en plastique fixées à des tables métalliques posées sur l'estran.
4 - grossissement
À l'âge de 18 mois ou deux ans, les huîtres sont dédoublées et placées dans de nouvelles poches, jusqu'au stade de la commercialisation. Elles atteignent la taille marchande en moyenne à l'âge de 3 ans.
5 - La vente
Après la récole, les huîtres sont nettoyées et passent un ou deux jours dans un bassin où elles s'épurent. elles sont ensuite conditionnées en bourriche pour l'expédition aux acheteurs, ou conservées en vrac pour la vente directe.
Des huîtres bien calibrées
La grille officielle définit six calibres :
N° 0 plus de 150 g
N° 1 de 121 à 150 g
N° 2 de 86 à 110 g
N° 3 de 66 à 85 g
N° 4 de 46 à 65 g
N° 5 de 30 à 45 g
Les métiers
À chacun des stades de la production correspond un métier. En fonction des stratégies de leurs dirigeants, les entreprises choisissent de consacrer leur activité à un ou plusieurs de ces métiers. Tel ostréiculteur réalise toutes les opérations, depuis le captage en mer jusqu'à l'expédition finale. Tel autre s'en tient au grossissement et à la vente. Certains achètent le naissain à des écloseurs ou à d'autres ostréiculteurs, le préélèvent dans leur propre nurserie et vont jusqu'à la commercialisation. D'autres achètent du naissain de 6 cm, le font grossir jusqu'à une taille proche de la taille marchande et se comportent comme des grossistes en fournissant des expéditeurs.
L'ostréiculture fait vivre des structures très variées. par exemple, un expéditeur qui commercialise 1 500 t annuelles se comporte comme un véritable entrepreneur. Ou encore un ménage qui s'en tient à 30 t, avec le mari à la production et l'épouse à la vente sur les marchés.
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest