Des millions d’actes médicaux passés au crible
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Médecins, statisticiens et informaticiens décortiquent les données de l’Assurance maladie.
Ce médicament contre l’acnée augmente-t-il, oui ou non, la probabilité de faire une tentative de suicide chez l’adolescent ? Quelle est la différence de mortalité chez les patients qui prennent deux types de médicaments différents contre l’hypertension artérielle ? L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) veut le savoir. Et c’est un consortium breton, coordonné par le professeur Emmanuel Oger du CHU de Rennes, associant des centres de recherche à Rennes et Brest(1), qui y travaille depuis l’an dernier, jusqu’en 2018. Chaque année, quatre à six questions, posées par l’ANSM ou par les scientifiques du groupe, doivent trouver leur réponse.
L’originalité de cette étude, et c’est une première en France, est son objet : la base de données gigantesque de la Caisse nationale de l’assurance maladie. Elle compte 10000 médicaments, 60 millions d’assurés et 500 millions d’actes médicaux chaque année ! Problème : cette base comptabilise les remboursements, les activités hospitalières, les diagnostics de maladie... mais pas directement la prise de médicaments. Il faut transformer la base, pour extraire des données exploitables. Et répondre à cette double question : un sujet a-t-il été exposé à un médicament, a-t-il ensuite été malade et hospitalisé ? Les premières données de la base sont actuellement traitées par les chercheurs de b-com, à Rennes.
(1) Les CHU des deux villes, l’Irisa (Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires), l’Ehesp (École des hautes études en santé publique), b-com (Institut de recherche technologique) et l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
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