« Comprendre les virus du lapin »
Portrait
« La maladie hémorragique virale du lapin a été détectée pour la première fois en Chine en 1984. En un an, le virus RHDV2 a tué 140 millions de lapins. En 2010, un nouveau virus a été détecté : le RHDV2. Aujourd’hui, même s’il existe des vaccins, cette maladie est présente presque partout dans le monde. Ce virus évolue et risque d’échapper à la vaccination. C’est un problème à la fois pour les éleveurs et pour la faune sauvage. Pour ma thèse, j’essaie de comprendre pourquoi et comment ces virus sont apparus dans la nature. Ils ont pu émerger à partir de virus non pathogènes3. En 2017, j’ai décrit des souches virales4 du lapin et du lièvre, pour connaître leurs séquences génétiques. Ces premiers résultats ont été obtenus en partenariat avec l’ONCFS5 et des laboratoires vétérinaires.
Modifier le virus
Puis j’ai essayé d’obtenir des virus par “génétique inverse”. Aujourd'hui, je cherche à créer artificiellement une copie conforme du génome du virus RHDV. Nous avons tout ce qu’il faut : l’outil pour créer le virus, ainsi que des cellules permettant la génération de ces virus artificiels. Pour l’instant, quand nous les mettons ensemble, nous n’obtenons que des fragments de virus. L’objectif du laboratoire de l’Anses est aujourd’hui d'avoir des virus entiers. L’idée est ensuite de modifier légèrement le virus, comme il le ferait dans la nature, et de voir sa réaction au vaccin. »
1. Laboratoire « Virologie, immunologie et parasitologie aviaires et cunicoles. »
2. « Rabbit haemorrhagic disease virus », ou virus de la maladie hémorragique du lapin.
3. Qui n’entraînent pas l’apparition d’une maladie.
4. Pathogènes et non pathogènes.
5. Office national de la chasse et de la faune sauvage. Clément Droillard, clement.droillard@anses.fr
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du magazine Sciences Ouest