Du collagène de saumon pour réparer les os

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N° 383 - Publié le 14 octobre 2020
SHUTTERSTOCK
La peau du saumon contient des protéines intéressantes pour la santé humaine.

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« Le collagène1 du saumon est très proche du collagène humain », explique Manon Buscaglia, doctorante en biotechnologie marine au Lemar2, à Brest. Ce matériau constitutif du vivant d’origine marine pourrait être employé dans les greffes humaines de tissus osseux. L’os est constitué en partie de collagène (environ 30 %). Autour de lui se fixent des composants, comme les minéraux. « Il sert de trame à la formation de l’os. »

Pas de risque sanitaire

Les collagènes de porc et de bœuf sont utilisés dans les greffes médicales, comme supports de croissance des cellules osseuses. Mais le risque de transmission de maladies par les prions3 nécessite des restrictions sanitaires. « Le collagène de saumon ne présente pas ces risques. Il est également disponible en grande quantité avec l’industrie alimentaire. Nous récupérons les peaux de saumon après le retrait de la partie comestible », indique la chercheuse. Une fois greffé dans l'os humain, le collagène marin est dégradé par les cellules et remplacé par du collagène humain, ou conservé dans l’os sans risque de rejet.

Avant de pouvoir l’utiliser en médecine, le collagène de saumon doit être modifié pour résister à la température du corps humain.  « J’utilise un collagène sous forme de gel à basse température. À partir de 17 °C , ce gel devient soluble. J’ai amélioré sa résistance thermique grâce à une enzyme. Celle-ci crée des liaisons au sein du collagène de saumon, il peut maintenant résister jusqu’à 40 °C ! »

Ces travaux de thèse sont réalisés dans le cadre du projet européen Blue human4, sous la direction de Gwenaëlle Le Blay et Fabienne Guérard. Prochaine étape : proposer ce collagène de saumon modifié aux partenaires du projet, pour mener des essais sur des lignées cellulaires humaines.

Paule-Émilie RUY

1. Protéine qui donne leur résistance aux tissus.
2. Laboratoire des sciences de l’environnement marin, à l’IUEM.
3. Protéine pathogène provoquant des maladies, comme celle de la vache folle.
4. Lire aussi “Du poisson pour nos greffes”, Sciences Ouest n°370, mars 2019. Ce projet regroupe 16 partenaires dans cinq pays européens, pour découvrir des composés marins et les appliquer en santé humaine.

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