Électricité : auprès des élèves, le courant passe
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Watt is smart est un atelier scientifique mobile et gratuit à destination des collèges et lycées des quatre départements bretons.
« Laissez-vous la télévision allumée même si vous ne la regardez pas ? À votre avis, quelle est la température préconisée dans une maison ? » La voix de Christophe Le Roy, médiateur scientifique, retentit dans une salle de classe transformée pour l’occasion en atelier numérique collaboratif. Les élèves de 3e du collège de Fontenay, à Chartres-de-Bretagne, participent pendant une heure et demie à Watt is smart. Ils représentent l’une des 700 classes1 de la région à bénéficier de ce partenariat entre l’Espace des sciences de Rennes et Enedis2. « C’est un “serious game”, c’est-à-dire un jeu pédagogique. On y aborde la question de la gestion des réseaux électriques et leurs enjeux », explique Christophe Le Roy. Une fois passé le brouhaha de l’arrivée des élèves, il éteint les lumières de la salle pour mettre en valeur la scène de 15 m2 qui est vidéo projetée au sol. « C’est trop
beau ! » murmure une élève. Il s’agit de la carte d’un territoire fictif de 7 000 habitants, comprenant différents quartiers et communes, « comme si c’était Chartres-de-Bretagne et Rennes », indique l’animateur.
Habitudes de consommation
L’atelier démarre par une dizaine de points sur les habitudes de consommation électrique des élèves. Ils sont assis en groupe de 4 ou 5 autour de la scène. Chaque groupe dispose d’un ordinateur tactile et de télécommandes individuelles pour voter. Ampoules électriques basse consommation, panneaux solaires… les élèves débattent entre eux, s’interrogent ou sollicitent Christophe Le Roy. « Quel est le meilleur moment de la journée pour lancer une machine à laver ? » Les jeunes hésitent : entre 7h et 9h, entre 17h et 20h ? Lorsque le médiateur indique la bonne réponse, entre 14h et 16h, des exclamations retentissent. Viennent ensuite les explications. « Le matin, tout le monde prend son petit déjeuner, sa douche… et le soir, c’est la même chose : ce sont des périodes où il y a un pic d’appel de puissance. »
Décisions collectives
Une fois ces questions traitées et les élèves rodés aux outils numériques utilisés, Christophe Le Roy enclenche la deuxième phase du jeu. « Chaque groupe va gérer un quartier ou une commune projetés au sol, explique-t-il. Vous allez devoir prendre des décisions collectives et tenter de faire les meilleurs choix pour optimiser le réseau électrique du territoire. » Le premier concerne le mode de production que chaque groupe souhaite utiliser. Centrale thermique à vapeur, biomasse, nucléaire ou hydroélectrique, éoliennes ou panneaux solaires photovoltaïques ? Les 3e optent majoritairement pour les énergies renouvelables, avec l’éolien et l’hydroélectrique. « Les panneaux solaires, ça ne doit pas très bien marcher en Bretagne », peut-on entendre. À chaque tour de jeu, les uns après les autres, les groupes doivent installer dans leur quartier un équipement qui rapporte plus ou moins de points et nécessite une certaine puissance électrique. Les ordinateurs tactiles avertissent : « Attention à toujours respecter l’équilibre entre la puissance injectée3 et la puissance appelée4. » Le risque encouru est le black-out5. Les choix sont stratégiques : comment faire gagner son groupe tout en assurant la stabilité du réseau ? Hôpital, patinoire, parc… Les options sont nombreuses, mais Christophe Le Roy s’amuse, au fil des tours, à rajouter des difficultés. Par exemple en aggravant la météo, ce qui entraîne une baisse de la production électrique. Des smart-grids6 peuvent être utilisés par les élèves en cas de difficulté à alimenter le réseau. Les groupes sont classés en fonction de leur score et c’est la commune n° 1, jouée par Héloïse, Alwena, Lena et Emma, qui remporte la partie. Pour elles, Watt is smart mérite un « 10 sur 10 : on a appris des choses et ça nous a rappelé ce qu’on voit en cours de physique-chimie et technologie ! »
SALOMÉ REMAUD
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