Les eaux souterraines : miroir de l’agriculture
La solution est dans les champs
Les nitrates issus des pratiques agricoles passées s’observent aujourd’hui en surface, dans les rivières. En effet, lorsqu’ils sont épandus sur les champs, ces composés fertilisants s’infiltrent dans le dédale des eaux souterraines et ressurgissent ultérieurement dans les cours d’eau attenants. Dès lors, ils contribuent à la prolifération des algues vertes. « Cet héritage en nitrates s’étale sur 10 à 30 ans et s’atténue au fil du temps », explique Luc Aquilina, géochimiste et professeur à l’Université de Rennes 1. Le délai entre les changements des pratiques agricoles et l’évolution des concentrations au sein des cours d’eau est complexe à prédire, mais pas impossible ! Cette échéance, Luc Aquilina et ses collègues l’ont déterminée l’année dernière1 pour trois bassins versants bretons2 grâce à de nombreuses modélisations.
Deux ans plus tard
Les scientifiques ont ainsi démontré qu’une réduction de l’usage des nitrates à terre transparaît au moins deux ans plus tard dans les rivières, ce qui est relativement rapide. « Mais il faut attendre une cinquantaine d’années pour que l’essentiel de cette baisse se manifeste », développe le géochimiste. Les résultats sont encourageants, car ils suggèrent que les changements des pratiques améliorent bel et bien la qualité de l’eau des rivières.
1. Dans une étude parue dans la revue Science of the total environment et menée dans le cadre du second PLAV.
2. Du Ris et Kerharo en baie de Douarnenez et Douron en baie de Morlaix.
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du magazine Sciences Ouest