L’ADN est une preuve faillible

Acte criminel : les scientifiques mènent l'enquête

N° 404 - Publié le 29 novembre 2022
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La reine des preuves n’existe pas ! « Toutes les preuves, qu’elles soient matérielles et rapportées par la police scientifique ou qu'elles consistent en des témoignages ou des aveux sont faillibles », souligne Benoît Auroy, maître de conférences1 en droit pénal à l’Université de Rennes 1. En effet, une trace ADN retrouvée sur une scène de crime ne désigne pas forcément le meurtrier et nécessite d’être remise dans un contexte. Mais encore, des erreurs de prélèvements peuvent survenir. Par exemple, pendant près de 16 ans la police allemande a tenté d’identifier une mystérieuse femme dont les traces ADN avaient été retrouvées sur différentes scènes de crimes, comme des meurtres, des cambriolages ou des rixes. En 2009, les autorités ont découvert que l’ADN présent sur les lieux des infractions était celui d’une employée de la société qui produit les bâtonnets de prélèvement de la police. « Finalement, le mythe d’une preuve parfaite s’avère dangereux car il est le vecteur d’erreur judiciaire, explique Laurent Rousvoal, maître de conférences en sciences criminelles à l’Université de Rennes 1. La culture du doute en droit pénal est cruciale, ainsi toutes les preuves doivent être soumises au débat. »

PAULE-ÉMILIE RUY

1. Et rattaché à l’Institut de l’Ouest : droit et Europe.

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