« La violence de genre dans le jeu vidéo »
Portrait
« Peut-être avez-vous entendu parler des jeux vidéo The Last of Us ? C’est mon sujet d’étude ! Je souhaite comprendre l’expérience narrative du joueur. La sortie du premier The Last of Us en 2013 avait été un succès, le public avait adoré l’univers post- apocalyptique, la pandémie de zombies et la relation père-fille entre Joel et Ellie, les deux héros de l’histoire. Mais dans le second volet, paru en 2020, Abby, l’antagoniste principale, tue Joel. À la suite de cet élément narratif, la doubleuse américaine du personnage d’Abby a été harcelée par des joueurs, jusqu’à être menacée de mort et de viol.
Pandémie et politique
Comment peut-on en arriver là, à menacer la voix d’un personnage fictif ? Pourquoi ce personnage et pourquoi sa doubleuse ? Ce sont les questions que je me pose. Le premier jeu, ayant mis en avant une héroïne adolescente non-sexualisée, avait été protégé des critiques. Le second, lui, est sorti durant la pandémie, en plein confinement aux États-Unis qui avaient mis en pause la campagne présidentielle. La pandémie réelle a rattrapé la pandémie fictive… Et l’expérience du jeu vidéo a explosé, les joueurs se sont retrouvés plongés dans un contexte mi-virtuel,mi-réel. Ils se sont pris de passion pour l’histoire, l’adorant ou la détestant… quitte à tomber dans la violence, lorsqu’elle s’éloigne de la fin souhaitée : la survie de Joel. »
FABIO PERRUCHET
TOUS LES PORTRAITS
du magazine Sciences Ouest