L’âge de la révolution

L'adolescence, une crise ?

N° 422 - Publié le 19 septembre 2024
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Le 20 août 2018, Greta Thunberg entame une grève scolaire contre l’inaction climatique. Dans les mois suivants, la Suédoise de 15 ans est rejointe par des millions de personnes qui quittent parfois le collège ou le lycée pour protester. À travers le monde et le temps, on ne compte plus les mouvements portés par la jeunesse : mai 1968, les printemps arabes, l’opposition à la guerre du Vietnam… « Même la Résistance sous l’Occupation était un mouvement de jeunes », complète Patricia Loncle-Moriceau, sociologue au laboratoire Arènes et à l’EHESP1 à Rennes. « C’est l’âge où l’on monte sur des barricades, où l’on est prêt à s’engager au péril de sa vie, on accepte moins les compromis, on est plus radical. C’est l’âge de la révolution. » 

Des risques pour des convictions


Avant que le manque de temps et d’énergie notamment lié à la vie de famille et au travail n’affaiblisse l’engagement, les jeunes sont donc particulièrement prompts à prendre des risques pour défendre leurs convictions. Peut-être plus encore aujourd’hui qu’hier. « Nous avons des adolescents très informés et éduqués, qui savent décrypter l’actualité, et puis les réseaux sociaux, dont ils maîtrisent les codes, permettent des mobilisations plus globales », souligne la chercheuse. Très rapidement, une image, un tweet ou une vidéo peuvent déclencher manifestations, revendications et vagues d’indignation à travers la planète. « Sans les jeunes, il n’y aurait pas de renouvellement des cadres de pensée, observe Patricia Loncle-Moriceau, ils sont le moteur de l’évolution des sociétés. »

Violette Vauloup

1. École des hautes études en santé publique.

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