Les parents aidants face au vieillissement

Actualité

N° 424 - Publié le 28 novembre 2024
© EYECRAVE PRODUCTIONS / ISTOCK

Pour accompagner les parents de personnes en situation de handicap, des référents réfléchissent avec eux à leur avenir.

Qui veillera sur mon enfant quand je ne serai plus là ? C’est pour répondre à cette question cruciale qu'a été mis en place le projet Après-parents, porté par l’Adapei1 du Finistère avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. L’engagement de neuf structures a permis de créer un réseau de quinze référents.

Ces professionnels des domaines social et juridique se tiennent à disposition des parents de personnes en situation de handicap pour aborder leurs propres projets de vie et fin de vie, ainsi que ceux de leurs enfants. Près de 120 familles finistériennes ont déjà fait appel au dispositif dans le département depuis sa mise en place en 2022. L’association a souhaité être accompagnée de deux chercheuses pour tirer des enseignements de cette recherche expérimentale, « qui vise à élaborer des solutions concrètes à destination des parents aidants, souvent invisibilisés, précise Françoise Le Borgne-Uguen, professeure en sociologie au Labers2, à l’UBO3 à Brest. Il est essentiel, en tant que scientifique, de se rapprocher de ces questions de société pour anticiper des solutions. »

Lever un tabou


Les chercheuses ont observé les réunions et réalisé des entretiens avec l’ensemble des référents pour comprendre leurs méthodes de travail. « Ces derniers orientent souvent les parents vers d’autres référents plus spécialisés, soulève Françoise Le Borgne-Uguen. Ils échangent sur leurs pratiques, leur accompagnement, la protection juridique ou les questions de succession, et se forment au contact des autres afin d’élargir leurs compétences. »

Prochainement, des entretiens seront menés avec les parents ayant eu recours au dispositif. « Leur fin de vie est encore un tabou fort dans le contexte familial et ce projet permet de le lever, explique Suzy Bossard, maîtresse de conférences en sociologie dans le même laboratoire. Il y a tout un travail qui doit être reconnu autour du suivi du vieillissement de ces parents puis de leur décès, afin de l’anticiper et de réfléchir à une transition plus douce. »

FABIO PERRUCHET

1. Association départementale d’associations de parents et d’amis de personnes handicapées mentales.
2. Laboratoire d’études et de recherche en sociologie.
3. Université de Bretagne Occidentale.

TOUTES LES ACTUALITÉS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest