Quels sont les effets de la pollution atmosphérique sur la santé ?

Responsable de 7,2 % des décès dans le monde¹, la pollution atmosphérique est connue pour ses effets nocifs sur notre santé. Elle est due à une altération de la qualité de l'air ambiant, ayant des conséquences préjudiciables à la santé animale, végétale, ou aux biens matériels. Les polluants atmosphériques sont principalement le résultat d'activités humaines dédiées à l’énergie, l'industrie, au chauffage ou aux transports, mais peuvent également provenir de phénomènes naturels tels que les éruptions volcaniques, les incendies de forêt, les embruns marins ou les brumes de sable. Les plus étudiés en lien avec la santé sont les particules de l’air ambiant (appelées PM), l'ozone (O₃) et les oxydes d'azote (NO_x).

Des effets à court et à long terme

La pollution atmosphérique a des effets à court et à long terme sur la santé. Les effets à court terme sont des effets aigus qui surviennent après des pics d’exposition, quelques heures ou jours après l’exposition. Les effets à long terme sont ceux qui surviennent après des mois ou années d’exposition même à des concentrations relativement faibles. La pollution atmosphérique est aujourd’hui le risque environnemental qui a le plus grand impact sur la santé ! Elle a d’ailleurs été classée en 2017 au 10e rang mondial des facteurs de risque pour le nombre d'années de vie ajustées sur l'incapacité, et a été reconnue en 2013 comme cancérigène avéré par le Centre international de recherche sur le cancer. Et 94 % des décès liés à la pollution de l'air sont dus à des maladies non transmissibles, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, les maladies respiratoires, particulièrement les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) et le cancer du poumon. L'exposition aux polluants atmosphériques entraîne non seulement une augmentation de la mortalité mais aussi de la morbidité. Par exemple, mes travaux ont montré que l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique était associée à une augmentation de risque de développer de l’asthme chez les adultes. Dans une autre étude chez les adultes de la cohorte française Constances, les participants les plus exposés avaient de moins bonnes performances cognitives que les autres.

Moins risqué que le tabac

Pas de panique : les effets de l’exposition à la pollution atmosphérique à l’échelle individuelle sont faibles. Plus faibles que le tabac par exemple, mais comme tout le monde est exposé, au niveau de la population les effets sont importants. Malgré tout, dans un rapport de 2021, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) constatait que 99 % de la population mondiale était exposée à des niveaux supérieurs à ceux qu’elle recommandait. Les mesures pour diminuer la pollution sont efficaces, les concentrations en France ont déjà diminué dans les 30 dernières années… mais ce n’est pas suffisant. Bien que les connaissances sur le sujet se soient développées aux cours des dernières décennies, nous avons toujours besoin de recherches. D'une part, les sources et les composés de cette pollution ont évolué et il est important d’identifier les éléments les plus nocifs afin de mieux cibler les sources à contrôler. D’autre part, les niveaux de pollution atmosphérique ont globalement diminué et il convient désormais d’étudier ses effets à faible niveau d’exposition. Enfin, la pollution atmosphérique fait partie d’un environnement urbain complexe, appelé aussi « exposome urbain », qu’il est important de connaître pour en comprendre les effets.