Les dinosaures aussi avaient des cancers

C’est une petite bosse qui a traversé les âges. En 2020, des scientifiques ont mis en évidence que l’excroissance observée sur un os de Centrosaurus âgé de 77 à 75 millions d’années, était une tumeur osseuse maligne. C’est la première fois qu’un cas de cancer était rapporté chez un dinosaure « avec une fiabilité suffisante », notent les chercheurs dans la publication qui a accompagné la découverte. Cet ostéosarcome¹ « a déformé le péroné, l’animal devait être sérieusement handicapé dans ses déplacements », analyse Romain Vullo, paléontologue et chargé de recherche CNRS au laboratoire Géosciences Rennes. L’étude des pathologies chez les dinosaures n’est pas chose aisée car les tissus mous ne sont presque jamais conservés. Plusieurs anomalies osseuses liées à des tumeurs (bénignes ou malignes) ont toutefois été retrouvées chez des dinosaures, mais aussi des mammifères, des tortues ou encore des mammouths. Chez les vertébrés, l’un des premiers cas connus a été observé sur le fossile d’un grand poisson primitif qui vivait il y a environ 360 millions d’années. Des paléopathologistes ont interprété une lésion sur un os comme l’emplacement d’une tumeur maligne. « On peut donc supposer que les cancers sont des maladies très anciennes et que ces tumeurs sont profondément enracinées dans l’arbre évolutif des organismes, souligne Romain Vullo. Les tumeurs osseuses sont probablement aussi vieilles que les cellules des os. »