L’or, un métal inaltérable
Les bijoux, d'hier à nos jours

Et si la ruée vers l’or était d’actualité en Bretagne ? Un entrepreneur américain a déposé en 2023 un permis de recherche minière dans le Morbihan afin de sonder sa richesse en zirconium, en lithium et… en or. « Ce n’est pas un métal si rare, sa distribution est homogène en France, on en retrouve dans toutes les rivières des Pyrénées ou de Bretagne, révèle Benjamin Rondeau, maître de conférences en minéralogie à Nantes Université. L’or est libéré des gisements par l’érosion avant d’être transporté par les cours d’eau, s’accumulant ainsi parmi les sédiments sous forme de paillettes et de pépites. »
Une extraction polluante
Dans les mines, son extraction industrielle peut dégager des gaz toxiques dont le dioxyde de soufre, très irritant, affectant la santé des mineurs et polluant l’atmosphère. « Il existe une méthode plus vertueuse et plus coûteuse pour transformer le soufre gazeux en minéral non néfaste. Mais de nombreux exploitants préfèrent extraire l’or dans des pays où il est légal de polluer et où la main d’œuvre est moins chère », soupire le chercheur. Aujourd’hui, Canada, Australie et Afrique du Sud sont les principaux producteurs d’or utilisé pour la fabrication de bijoux et de composants électroniques1. L’or est considéré comme le métal précieux « roi » grâce à sa malléabilité et son caractère inaltérable, résistant à l’eau, à l’air et au temps. À 96 euros le gramme, sa valeur a doublé en quatre ans. « C’est une valeur refuge pour les investisseurs, lorsque les marchés financiers vont mal, on en recherche pour se sécuriser », souligne Benjamin Rondeau.
1. Un ordinateur en contient entre 5 et 20 grammes.
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du magazine Sciences Ouest