Des produits emballés par la recherche

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N° 305 - Publié le 9 janvier 2013
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Améliorer les emballages et les atmosphères protectrices des produits frais permettrait d’éviter le gaspillage.

Vous n’y avez sûrement jamais songé en déballant votre barquette d’escalopes de dinde, mais l’air entre lesdites escalopes et le plastique qui les recouvre n’est pas commun ! C’est une atmosphère modifiée, comme cela est mentionné sur l’étiquette. Cela signifie que les industriels ont savamment dosé la quantité d’azote, de dioxyde de carbone ou d’oxygène qui composent cette atmosphère, afin de limiter au maximum le développement de bactéries pathogènes ou responsables d’altération. Mais pour éviter que ce gaz ne s’échappe, il faut des plastiques imperméables. Or ces derniers sont souvent peu biodégradables, ou peu recyclables.

L’association Adria(1) a donc lancé, en janvier 2011 le projet Map’opt(2), qui s’intéresse à cette problématique pour les aliments qui ne “respirent” pas : viandes, fromages, produits de la mer ou plats préparés. « Nous espérons pouvoir fixer un cahier des charges sur la perméabilité des emballages, explique Dominique Thuault, responsable du projet, qu’il a présenté le 27 novembre dernier lors d’un colloque sur le gaspillage alimentaire, à Rennes. Pour éviter de faire trop barrière lorsque c’est inutile, pour les aliments à durée de vie très courte, par exemple. Et à terme, nous espérons pouvoir développer des films plus facilement recyclables. »

Côté atmosphère, des scientifiques de Montpellier, partenaires du projet, ont mis en place une méthode pour mesurer la solubilité des gaz dans les aliments. « Dans une tranche de viande, les bactéries ne peuvent se développer qu’en surface, contrairement à un steack haché. Dans ce dernier le gaz doit se diffuser au cœur du produit. L’atmosphère n’aura pas la même composition selon les cas. »

Le logiciel Sym’Previus, développé notamment par Adria, permet aussi d’étudier les effets des gaz, en particulier l’oxygène, sur la vitesse de croissance des bactéries en fonction de l’aliment, des taux de sel, de sucre. Et le laboratoire Lubem(3) à Quimper explore les effets du CO2 sur différents organismes, en fonction de sa quantité, des autres gaz présents. « In fine, nous pourrons évaluer la durée de vie des produits en fonction des films utilisés et des gaz injectés. Pour réduire l’usage des conservateurs, par exemple, diminuer le taux de sel, qui agit comme un conservateur et éviter le gaspillage alimentaire en augmentant la durée de vie des produits. » Le projet devrait se poursuivre jusqu’en 2014, année européenne de la lutte contre le gaspillage alimentaire.

(1)Adria : Association pour le développement de la recherche appliquée aux industries agricoles et alimentaires.

(2)Projet financé par l’Agence nationale de la recherche.

(3)Lubem : Laboratoire universitaire de biodiversité et écologie microbienne - Université de Bretagne Occidentale.

Dominique Thuault
dominique.thuault [at] adria.tm.fr (dominique[dot]thuault[at]adria[dot]tm[dot]fr)

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