Intelligence artificielle : les chercheurs se connectent

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N° 363 - Publié le 8 juin 2018

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Un colloque a montré que toutes les compétences en IA sont réunies en Bretagne.

Trois cents chercheurs en informatique dans dix-neuf équipes à Rennes, Lannion et Vannes font avancer l’intelligence artificielle (IA). C’est l’un des bilans chiffrés des journées IA organisées fin avril à Rennes, au sein de l’Irisa(1) et du centre Inria(2).
Ces deux laboratoires en informatique réunissent au total 500 chercheurs dans 45 équipes(3). « Ces journées nous ont fait prendre conscience de l’ampleur de l’intelligence artificielle dans nos laboratoires, explique Guillaume Gravier, directeur adjoint de l’Irisa (photo). Avec son homologue Ludovic Mé, délégué scientifique de l’Inria à Rennes, ils élaborent une stratégie commune sur l’IA. De très nombreuses activités de recherche y contribuent ou l’utilisent. »

Les chercheurs bretons ont opté pour une définition large de l’intelligence artificielle : "Tout système informatique capable d’analyser son environnement(4), pour décider de ses actions et interagir avec cet environnement". « L’apprentissage par l’ordinateur est un sous-domaine de l’IA », note Guillaume Gravier. Sont inclus dans cette définition : la robotique, les voitures autonomes, la domotique intelligente, ou encore un programme qui aide le médecin à prendre ses décisions, en tenant compte de l’historique des traitements du patient...

Une centaine de projets en IA sont en cours. Onze équipes de l’Inria et de l’Irisa développent des techniques d’apprentissage par l’ordinateur, associées à la fouille de données, pour les vidéos, les textes, les données électriques, les séquences de génomes ou encore les logs d’attaques (traces laissées sur un serveur informatique). Huit équipes sont spécialisées dans la robotique, la perception et la vision : pour améliorer un robot doté de capteurs et de caméras, mettre au point un système de reconnaissance de la parole, ou encore analyser la qualité perçue d’un signal, pour déterminer quelle quantité de données envoyer sur un réseau. Six équipes savent doter un ordinateur de capacités à représenter des connaissances, notamment pour le datajournalisme et la médecine.

Aide à la décision

Les principales applications de ces recherches sont les médias(5), le divertissement et la culture (20 projets), la biologie et la santé (15 projets), le climat, l’environnement et l’agriculture (15 projets). La ville du futur concerne 10 projets, ainsi que la cybersécurité et la surveillance. « Nous avons tout le spectre de l’intelligence artificielle, de l’architecture de la machine jusqu’à l’aide à la décision, se réjouit Guillaume Gravier. C’est rarement le cas en France. »

Cette prise de conscience va permettre de renforcer les liens entre les équipes et de mutualiser les moyens de calculs. Cette stratégie s’inscrit aussi dans la perspective des Instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle, proposés par le mathématicien et député Cédric Villani dans son récent rapport sur l’IA. La Bretagne est bien positionnée car elle compte, aux côtés de l’Irisa et de l’Inria, d’autres acteurs de l’intelligence artificielle notamment le Lab-Sticc(6), le LTSI(7) et l’Irmar(8).

Nicolas Guillas

(1) Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires. Unité mixte de recherche (Centrale Supélec, CNRS, ENS Rennes, IMT Atlantique, Inria Bretagne-Atlantique, Insa, Université Bretagne Sud, Université de Rennes 1).
(2) Institut national de recherche en informatique et en automatique Rennes - Bretagne Atlantique. (3) Principalement à Rennes, mais également à Lannion, Brest, Vannes et Nantes.
(4) La machine voit et comprend ce qui se passe autour d’elle.
(5) Lire aussi p. 6.
(6) Laboratoire des sciences et techniques de l’information, de la communication et de la connaissance.
(7) Laboratoire traitement du signal et de l’image.
(8) Institut de recherche mathématique de Rennes.

Guillaume Gravier
guillaume.gravier@irisa.fr

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