La cour de récré, une micro-société

Les pouvoirs du jeu

N° 417 - Publié le 21 février 2024
© PIXABAY

 

Lorsque sonne l’heure de la récréation, les enfants se ruent hors de la classe pour profiter d’un moment de liberté. Mais outre les envies et personnalités de chacun, « c’est l’aménagement de la cour qui est déterminant dans leur appropriation de l’espace », raconte Julie Delalande, anthropologue de l’enfance à l'Université de Caen et auteure de l’ouvrage La Cour de Récréation1. La chercheuse a étudié dans ce qu’elle qualifie de « micro-société », les comportements des élèves en maternelle et primaire, qui peuvent aussi bien s’isoler près d’un rebord de fenêtre ou courir sur la surface bitumée en jouant à des jeux d’attrape. Le temps de récréation est aussi l’occasion de libérer leur imagination. « Les enfants inventent des personnages et des histoires dans lesquelles n’importe quel objet peut intervenir, comme un tricycle ou un vélo », note l’anthropologue. Mais le rôle de chacun dans le récit reflète souvent la place sociale déjà existante dans le groupe. Pour les pratiques en fonction du genre, « il peut y avoir une différence de goûts pour certains jeux, explique Julie Delalande. C’est le reflet de notre société qui est genrée, ce qui explique que les groupes d’affinités le soient également. »

Nolane Langlois

1. Éditions Presses universitaires de Rennes (2001)

TOUT LE DOSSIER

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest