De nouvelles hypothèses

«On l’attendait sur l’image. Il a préféré montrer les données. » Le commentaire sur l’installation de Samuel Bianchini vient d’Emmanuel Mahé, chercheur chez Orange Labs(1) à Rennes.

« La technologie que nous avons mise à sa disposition est basée sur une analyse vidéo permettant d’insérer en fond d’image un décor fictif derrière une personne. Lui a choisi de montrer un aspect technique qui, a priori, pour les ingénieurs, ne présente pas de caractère esthétique. »

Si l’entreprise a souhaité participer à la biennale rennaise d’art contemporain et accueillir Samuel Bianchini, c’est précisément parce que « les artistes ont parfois cette capacité d’innovation, confie Emmanuel Mahé. Nous nous attendons à une réflexion sur l’esthétique et ils imaginent des usages auxquels personne n’avait pensé. Ils nous permettent de tester aujourd’hui ce qui pourrait être développé demain. Ils envisagent de nouvelles hypothèses, créent de nouveaux territoires. » Les collaborations artistiques ouvrent le champ des possibles.

Chez Orange Labs, la collaboration avec des artistes est l’une des pistes retenues pour explorer les usages de demain. Ce n’est pas la seule bien sûr et elle reste marginale, mais elle tient à cœur à Emmanuel Mahé.
« Nous avons déjà eu l’occasion de travailler avec des artistes, comme par exemple le Breton Yves Pazat. »

« Pour notre entreprise, cette anticipation des usages est fondamentale. De nouveaux acteurs comme Google, Skype ou YouTube sont venus modifier l’écosystème des télécommunications », explique le chercheur. Aujourd’hui, les ingénieurs sont à l’écoute de ce qu’ils appellent les “signaux faibles”, c’est-à-dire tout ce qui pourrait annoncer de nouveaux besoins.