Pêche spéciale gros poissons !
Une exploitation équilibrée repose sur l’association de moyens techniques et de modes de travail adaptés.
La sélectivité, c’est l’arme du développement durable : favoriser l’exploitation pérenne d’une ressource naturelle. Il s’agit de maîtriser les volumes capturés, de limiter la prise de poissons trop petits et, autant que possible, de réduire la prise des espèces dont on ne veut pas. Les pêcheurs ont toujours recherché l’engin de pêche le mieux adapté aux espèces qu’ils voulaient cibler. Les engins passifs, filets maillants, palangres ou casiers présentent l’avantage d’une bonne sélectivité. Engin actif et actuellement dominant, le chalut est plus efficace au plan quantitatif, mais il requiert beaucoup de puissance. Il offre une grande marge de progression en termes de sélectivité.
Des innovations
Ces dernières années, l’Ifremer et l’Association du grand littoral atlantique (Aglia) ont développé des dispositifs novateurs. C’est le cas pour la pêche à la langoustine. Mais le premier maillage réglementaire (taille des mailles du chalut) mis au point pour la langoustine n’empêcherait pas la capture de petits merlus, espèce associée (le merlu se trouve souvent sur les fonds où la langoustine est abondante). De nouveaux dispositifs qui laissent échapper les petits merlus, comme la grille sélective placée à l’intérieur du chalut, ou une fenêtre à grandes mailles rigides installée au-dessus (voir photo ci-dessous), sont désormais utilisés par les pêcheurs. L’encadrement de la pêche peut également être réalisé par des mesures administratives telles que des licences. Le meilleur exemple est la pêche à la Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc où un quota, fixé sur une base scientifique, est exploité par un nombre déterminé de bateaux pendant un nombre d’heures très réduit. Enfin, l’encadrement peut se traduire par la création de cantonnements, c’est-à-dire des zones interdites sur telle espèce en permanence ou pendant une saison.
Au-delà de la réglementation
Les pêcheurs prennent souvent des dispositions qui vont au-delà des réglementations : ils utilisent, par exemple, des mailles plus grandes, fixent des tailles marchandes plus longues (comme pour la langoustine) ou encore évitent les zones où le poisson est réputé trop petit. Les pêcheurs expérimentés connaissent bien le fond de la mer. Aujourd’hui, la plupart ont intégré les exigences d’une gestion responsable de l’effort de pêche.
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du magazine Sciences Ouest