« J’étudie la thermorésistance des pucerons et de leurs ennemis. »
Portrait
Je m’intéresse à trois espèces de pucerons, présents en Bretagne, et à leurs ennemis naturels. Les pucerons ravagent les cultures (blé, maïs, colza) et ont deux types d’ennemis : les carabes, dont plusieurs espèces sont des prédateurs, et les guêpes parasitoïdes, qui pondent dans leurs corps. J’étudie la tolérance des pucerons et de leurs ennemis aux variations thermiques, les grands froids ou les fortes chaleurs.
Avec les chercheurs du laboratoire Écobio, nous voulions connaître l’impact du paysage sur cette thermotolérance. Les températures à la surface du sol varient selon le type de champs, s’il est entouré par des haies, dans un paysage de bocage, ou s’il s’agit d’un grand champ de l’agriculture intensive. Nous avons prélevé des carabes dans plusieurs champs : leur thermotolérance est identique. Par contre, nous avons mis en évidence l’impact du paysage sur des guêpes parasitoïdes : celles qui vivent dans des champs ouverts résistent mieux au froid.
Dans le contexte du changement climatique, avec des épisodes thermiques extrêmes plus nombreux, c’est important d’étudier la thermotolérance des insectes. Par exemple, si tous les ennemis des pucerons d’un champ sont tués par une vague de froid hivernal, les pucerons seront très nombreux le printemps suivant ! Nous devons savoir quelles espèces de pucerons, et quelles espèces d’ennemis naturels, peuvent résister à des variations thermiques.
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du magazine Sciences Ouest