Vous souhaitez connaître le cumul automnal des précipitations en Bretagne depuis 1961 ? Ou savoir si le nombre de journées chaudes va augmenter au cours du 21e siècle ?
C’est possible en vous connectant au portail ClimatHD développé par Météo-France (1), en ligne depuis le 29 septembre dernier. Le nouveau service climatique intègre pour la première fois des données du passé à l’échelle nationale et régionale. Températures, précipitations, phénomènes marquants (jours de gel, pluies intenses ou vagues de froid et de chaleur) sont visualisables sur des cartes, des graphiques et accompagnés d’explications. Les informations sont même parfois disponibles à l’échelle d’une ville. Autre nouveauté : les effets du changement sur la société, comme les conséquences de l’assèchement des sols sur l’agriculture, sont aussi intégrés.
Ce service complète le portail Drias opérationnel depuis 2012, qui, à partir de simulations globales du Giec, permet de faire des projections régionalisées pour le futur.
www.meteofrance.fr/climat-passe-et-futur/climathd
Trois climats
Le climat du passé
« La mémoire humaine est sélective, mais en climatologie, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur des mesures répertoriées par des médecins, des moines et des savants dès le 18e siècle(2). Grâce à leur sauvegarde et leur numérisation, ces observations sont disponibles de manière parcellaire », souligne Franck Baraer, responsable du service études climatiques de Météo-France à Saint-Jacques-de-la-Lande. Un gros travail d’homogénéisation, par traitement statistique, est ensuite effectué pour reconstruire de grandes séries de données. Cela a été fait sur les soixante dernières années (avant, les données sont trop dispersées) et permet de visualiser les évolutions du climat et de replacer les événements extrêmes sur une longue durée.
Le climat du présent
Météo-France est un gros pourvoyeur de données. Un réseau des mille stations réparties dans tout le pays fournit des données en temps réel et alimente une base de données climatiques conséquente, basée à Toulouse, dont une copie se trouve à Lannion.
Les futurs du climat
Ils sont déterminés grâce à des modèles numériques alimentés par les données recueillies et par les différents scénarios envisagés par le Giec(3), tenant compte, par exemple, des émissions de gaz à effet de serre.
Franck Baraer
franck.baraer@meteo.fr
(1) En collaboration avec l’Institut Pierre-Simon-Laplace (ISPL), le Centre européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (Cerfacs).
(2) Les données les plus anciennes exploitées par Météo-France datent de 1688 et sont issues de l’Observatoire de Paris.
(3) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest