«J’étudie la viabilité de la pêche.»
Portrait
J’étudie les conséquences économiques et écologiques de la pêche. Pour cela, je travaille à la fois avec des biologistes, qui fournissent des données sur les stocks de poissons, et des économistes, qui nous indiquent les valeurs d’indicateurs économiques, telles que les coûts d’exploitation des navires. J’intègre le tout dans un seul modèle. Lors de ma thèse, en cotutelle entre l’Université de Bretagne Occidentale et celle de Tasmanie, j’ai à la fois étudié la viabilité d’une pêcherie crevettière au nord de l’Australie et celle de la pêche du merlu, de la sole et de la langoustine dans le golfe de Gascogne. Maintenant que je travaille à l’Ifremer de Brest, je m’intéresse à différents cas d’études, dont la conchyliculture dans le golfe normand-breton et des pêcheries mixtes en Méditerranée. C’est plein de projets différents, mais la base est commune. Il faut avoir une vision assez large pour réfléchir à l’ensemble du système. L’intérêt des approches intégrées est de prendre en compte non pas un seul stock, mais les interactions entre différentes espèces et les flottilles de pêche les exploitant, ainsi que les captures accessoires. Par exemple, la pêche à la crevette en Australie capture également des serpents de mer, qui sont menacés. Il faut alors déterminer quel est le seuil de capture acceptable, tout en garantissant que la pêche reste rentable. Mes travaux ont permis de montrer qu’en jouant sur les proportions de techniques de pêche, par exemple en diminuant certains chaluts de fond au profit de la pêche avec des filets, plus sélectifs, il est possible de préserver les stocks tout en garantissant des revenus aux pêcheurs.
TOUS LES PORTRAITS
du magazine Sciences Ouest