«Je valorise les sous- produits agricoles pour faire du biocarburant.»

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N° 359 - Publié le 1 février 2018
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Ce que je cherche
Hayet Djelal
Enseignante-chercheuse en traitement et valorisation des effluents

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J’ai récemment codirigé la thèse d’un doctorant de l’École supérieure des industries alimentaires de Tunis, qui voulait valoriser les sous-produits de dattes.

Chaque année en Tunisie, 30000 tonnes de dattes ne sont pas vendues car impropres à la consommation, même pour le bétail ! Mais elles sont riches en sucres, facilement fermentables par des microorganismes, comme les levures. Cette fermentation donne de l’éthanol. Il peut être incorporé dans les biocarburants, ou servir à la synthèse de produits biosourcés, comme de la peinture ou des solvants.

 

Nous avons fait des essais à l’École des métiers de l’environnement à Bruz, pour trouver des souches de levures capables de supporter la forte teneur en sucres du jus de dattes. Celui-ci contient jusqu’à 360 g de sucres par litre. Une seule espèce, Zygosaccharomyces rouxii, a été capable de produire de l’éthanol à cette concentration. Son rendement est comparable à celui obtenu avec d’autres matières premières, comme la mélasse (résidu du raffinage du sucre), ou la canne à sucre. Nous nous intéressons aussi à un micro-organisme présent dans le jus de dattes. Il a été identifié par la plate-forme Equasa(1), de l’Université de Bretagne Occidentale. Nous avons été surpris de découvrir qu’il s’agissait d’une bactérie, Bacillus amyloliquefaciens, car habituellement, ce sont les levures qui produisent de l’éthanol. Sa productivité est importante, car elle consomme tous les types de sucres dans les dattes (saccharose, fructose et glucose), contrairement à Z. rouxii, qui n’utilise pas le saccharose.

PROPOS RECUEILLIS PAR Maryse Chabalier

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