«Je conçois des molécules pour la médecine. »
Portrait
« Ms recherches s’inscrivent dans un travail d’équipe. À l’Université de Bretagne Occidentale, à Brest, dans l’équipe Chimie organique, santé et matériaux(1), nous concevons des molécules capables de “retenir” un métal. Les métaux et leurs formes radioactives sont très utiles en médecine, pour l’imagerie ou pour la radiothérapie des cancers. En amenant le métal au bon endroit, il est possible d’utiliser ses propriétés pour observer des tumeurs ou les détruire.
Le problème, c’est qu’un métal est potentiellement toxique. Il est nécessaire de l’encapsuler. Par exemple à l’aide de macromolécules cycliques. Mais attention : chaque couple métal/macromolécule est unique ! Mon travail consiste à trouver la meilleure molécule pour l’encapsulation. Une fois ce travail fait in vitro, les radiochimistes testent nos molécules dans des environnements biologiques et sur de petits animaux. C’est important, car la complexité du vivant ne peut pas être retranscrite dans une éprouvette. Et nous devons connaître les interactions entre nos molécules et le vivant.
Cela fait six ans que je travaille dans ce domaine à Brest. Avant cela, j’ai effectué deux années de postdoctorat, d’abord en Suède, puis en Bourgogne. J’ai également travaillé sur les caténanes, d’autres macromolécules cycliques qui s’imbriquent l’une dans l’autre, comme les maillons d’une chaîne. Ces propriétés permettent de les utiliser dans les machines moléculaires, comme celles développées par Jean-Pierre Sauvage, le Prix Nobel de chimie. Il était mon directeur de thèse. C’était très enrichissant de travailler avec lui, tant au niveau personnel que scientifique ! »
(1) UMR 6521 CNRS-Université de Bretagne Occidentale. Au sein du laboratoire Cemca (Chimie, électrochimie moléculaires et chimie analytique).
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du magazine Sciences Ouest