Les universités s’engagent dans la transition

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N° 404 - Publié le 29 novembre 2022
CLAIRE SERIE / HANS LUCAS VIA AFP
Collégiens, lycéens et étudiants manifestent pour un avenir durable à Paris, en septembre 2022.

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Former aux enjeux de la crise écologique et sociale fait maintenant partie des missions de l’enseignement supérieur. Comment les universités s'organisent-elles ?

Marches pour le climat, signature d’un manifeste pour le réveil écologique… De plus en plus d'étudiants réclament des formations aux enjeux environnementaux. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a alors dépêché un groupe de travail multidisciplinaire, présidé par le climatologue Jean Jouzel, pour réfléchir à la question. Rendu en février dernier, le rapport du groupe préconise que, d'ici cinq ans, 100 % des élèves de Bac +2 soient formés à un socle commun de connaissances et de compétences, sur les enjeux de transition écologique et de développement durable.

Former en urgence

Dès lors, comment faire ? « Il faut réussir à embarquer toute la communauté universitaire1 pour monter en compétences. Cela demande du temps et des moyens pour se former et former », explique Ronan Le Cornec, chef de projet formation transition écologique et sociale à l’Université de Rennes 1.

Une des premières actions a été de généraliser, pour tous les étudiants en première et deuxième année de licence, un Mooc2 sur le développement durable. Une session a eu lieu au printemps, encadrée par des doctorants.
« Mon rôle était d’animer des forums en ligne pour susciter le débat », explique Emmanuelle Moy, doctorante en droit de l’environnement à Rennes. Après huit semaines de formation, chaque étudiant a rédigé un essai sur la transition, corrigé par ses camarades. « La forme d’évaluation a plu. Malheureusement, le Mooc n’est pas très adapté pour passer à l’action. Et la place accordée aux politiques et aux entreprises est trop prégnante dans ce cours », relate la doctorante. Selon elle, une formation en présentiel sur la transition écologique serait préférable.

Un groupe interdisciplinaire d’enseignants- chercheurs a été créé à la rentrée pour réfléchir à l’établissement du socle commun. « La première étape est de recenser ce qui se fait au sein des cours de nos collègues au niveau de la transition, explique Fanny Reniou, maître de conférences à l’IGR-IAE3 à l’Université de Rennes 1 et membre du groupe de travail. Les savoirs doivent ensuite être mutualisés afin qu’une majorité d’enseignants puisse sensibiliser les étudiants aux enjeux environnementaux dans leurs disciplines. »

Ateliers et jeux pédagogiques

D'après Sylvie Pimbert, vice-présidente en charge de la responsabilité sociétale et environnementale à l’Université Bretagne Sud, « les cours devront être ludiques, sous forme d’ateliers4 ou de jeux pédagogiques. » Pour les étudiants qui le souhaitent, des enseignements complémentaires sur la transition existent déjà. « Ceux qui suivent ces cours s’engagent à animer des événements de sensibilisation auprès de leurs camarades. » Ainsi, ils pourront prendre en compte la question environnementale dans leurs décisions professionnelles !

MARIE HILARY

1. Enseignants, étudiants, personnels administratifs et techniques.
2. Type de formation en ligne qui regroupe des vidéos, des textes et des forums.
3. École universitaire de management.
4. Tels que les fresques du climat, de l’océan ou de la biodiversité.

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