Quand la science s'invite au bar
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À la fin du mois, le festival international Pint of science revient pour réunir scientifiques et grand public, autour d’une bière ou d’un café.
Se voir expliquer comment dépolluer la Terre, quels sont les grands principes de l’IA ou quel pourrait être le futur de l’Univers tout en buvant un verre au bar : c’est possible, trois jours par an, grâce à Pint of science. Importé du Royaume-Uni en 2013 par la neuroscientifique Élodie Chabrol, le festival, littéralement intitulé « une pinte de science », en est à sa 12e édition française. Le concept : une thématique, un bar ou un café, deux interventions de scientifiques et un jeu qui rassemble. « L’idée, c’est de faire sortir la recherche des laboratoires et de la rendre accessible au grand public, exposent d’un commun accord Lucie, Marion, Fred et Anaïs, les quatre coordinatrices rennaises de l’édition 2025. C’est d’ailleurs un exercice que les scientifiques sont amenés à faire de plus en plus. »
Un cadre informel
Benjamin Guillaume, chercheur au laboratoire Géosciences, à Rennes, a participé à l’une de ces soirées l’année dernière. Sollicité par l’organisation, il s’est « saisi de l’opportunité avec plaisir », poussé par les retours enthousiastes de ses collègues. Et l’expérience ne l’a pas déçu : « J’ai bien aimé le cadre, assez informel. C’est toujours enrichissant de discuter avec des non-spécialistes, ils posent des questions auxquelles on n’a pas l’habitude de répondre ! ». S’il est plutôt un habitué de la vulgarisation, il dit mesurer la chance de disposer de ce type d'espaces, finalement assez rare. « Ce n’est pas toujours simple de communiquer sur nos recherches. Je pense que c’est une bonne opportunité pour les montrer au grand public, ce qui me semble essentiel dans le contexte actuel. » Il prévoit d’ailleurs d’y retourner en tant que spectateur.
Dans toute la région
Cette année, l’événement se déroule dans 55 villes en France, dont six en Bretagne : Rennes, Brest, Ploërmel, Quimper, Roscoff et Lannion. Après plusieurs années d’interruption, le festival est de retour dans cette dernière ville. « Il y aura trois soirées, avec des interventions sur les idées reçues sur l’informatique, l’usage des lasers et les biais dans les médias, annonce Marie-Anne Lacroix, enseignante-chercheuse à l’Enssat1, qui a repris le flambeau avec l’association des doctorants de Lannion. Je trouve ça crucial que le public puisse savoir ce que l’on fait, puisque la recherche publique leur est destinée ! Pour moi, ça fait partie de la démocratie de partager ce que l’on sait. »
Pour les organisatrices, toutes bénévoles, « il est important d’entretenir cette vision moins hiérarchique entre le public et le chercheur, de le désacraliser. » À Rennes, le programme est très riche : du 19 au 21 mai, 37 conférences sont organisées, ainsi qu’une soirée en anglais et un « diabolo science », une version pour les enfants, sur la chimie amusante.
1. École nationale supérieure des sciences appliquées et de technologie de Lannion.
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