Des chercheurs en immersion totale

Elle s’appelle Immersia. C’est la troisième salle immersive dont se dotent l’Irisa(1) et le centre Inria de Rennes. Ses dimensions sont spectaculaires(2). Hébergée dans 200m2 de locaux mis à disposition par l’Université de Rennes1, sur le campus de Beaulieu, elle mesure 9,60m de long sur 2,95m de profondeur, pour une hauteur de 3,10m. L’écran du fond pèse environ 2,5 tonnes et le système de projection stéréoscopique utilise onze projecteurs. « La nouveauté par rapport à notre ancienne salle, c’est la projection sur le sol qui permet de mieux gérer l’immersion », explique Georges Dumont, son responsable scientifique. Sa taille permet aussi d’intégrer la modalité déplacement physique pour les interactions. Enfin, elle dispose d’un dispositif qui permet de localiser les sources sonores dans l’environnement.

Opérationnelle depuis novembre 2011, Immersia fait partie d’un réseau européen d’infrastructures (projet Visionair), « dans le cadre duquel nous venons de terminer un projet avec l’University College of London, sur l’analyse conjointe, mais à distance, de résultats de calculs, poursuit Georges Dumont. Toujours avec Visionair, nous allons bientôt accueillir une équipe de chercheurs danois pour travailler sur l’ergonomie de postes de travail et faire des comparaisons entre réel et virtuel. » Des contacts ont aussi été pris avec une équipe rennaise de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui a travaillé sur le chantier du couvent des Jacobins.

« Immersia nous offre de nouvelles problématiques scientifiques », se félicite-t-il. En plus de la recherche pure, Immersia a vocation à être mise à disposition d’entreprises locales. L’entreprise rennaise Archivideo, à l’origine d’une technique de reconstitution du territoire en 3D, devrait investir les lieux... et présenter le résultat le 20 juin prochain lors de l’inauguration officielle d’Immersia.